Vince Staples content

Vince Staples est un rappeur américain de la côte West, région LA plus précisément. Chill guy qui "[I] hate famous people" selon les t-shirts apparaissant dans son clip de Laws of Average. Il rape sa vie tranquille de jeune artiste à bientôt 10 ans de carrière. Mais pas que. Il se laisse porter par ses envies créatives et passe sans soucis du rap, à la création d'une BD, à l'écriture d'une série Netflix. Le bonhomme a des neurones créatives à revendre. Je vous parle de quelques-unes de ces pépites.

Il master son art avec cet album, Dark Times.

Le mood est si homogène. Malgré tout, ses couleurs musicales se diversifient sur ce projet. Le chemin dessiné t'amène d'humeur en humeur si harmonieusement et logiquement. Plus rondes, moins linéaires que ses anciens projets aux prods et morceaux plus simplement construits. Toujours très hip-hop, mais enrichi de coeurs parfaitement dosés, plus instrumental et électronique selon les morceaux. Les influences se diversifient et s'enrichissent autour de son rap toujours aussi (é)pure.

Ce projet est plus accessible, selon moi, que ses précédents. La diversité sonore, au sein même d'un seul son, le rend plus premium à mon goût.

Le titre, Dark Times, reflète et met en exergue ce fond ambiant que crée l'album. Et pourtant, l'album est tout sauf sombre.

Les sonorités de guitare, ou de coeur, ou de mélodie, très "la grande et longue californienne plage en fin de journée, le sable froid d'automne et le sfumato qui éponge le dégradé orangé du soleil couchant".

D'autres sons plus Étouffée raisonnent dans une maison de banlieue en difficulté d'une vallée californienne. Fumée et lumières de soirée. Toute cette scène en slow-motion accompagnant ce refrain dansant et nostalgique.

Des histoires de personnages de sa vie sur des beats hip-hop et raisonnants.

Des larmes retenues au fond de la pièce de la soirée à laquelle il ne semble pas vouloir être. Demandant, titubant de tristesse, au DJ de passer un son dédicace à son ex.

Overall, les beats sont gros, raisonnants. Une ambiance et des kicks, malgré tout, très peu agressifs. Une forme de slow life dans les suburbs de Long-Beach. Sous le soleil froid de fin de journée, les quartiers de maisons américaine de plein-pied et ces grandes et larges rues vides. À traîner en voiture avec les homies.

C'est un album plus enrobé, plus gras-léger. Conduit par cette voix si rugueuse et directe au mix de Vince.

1. L'album

2. Vince Staples Show

Très Atlanta-esque dans l'orientation artistique : la vie, comme elle est, pour une population noire dans des quartiers de classe mid et défavorisés.

Une saison à son actif. En cours de production pour la suite. 5 épisodes d'une vingtaine de minutes chacun. Portés par le créateur et acteur principal du show : Vince Staples, dans son propre rôle.

Le ton de la série est humour noir. À chaque épisode, sa situation et son décor unique. Pas de feu d'artifices, ni de courses-poursuites endiablées, ni de fusillades où seul les méchants meurent, les balles épargnant le héros. Ni de rebondissement Shutter-Islandesque. Seulement un gars, les mains dans les poches, la démarche lente, qui déambule dans son environnement naturel.

Dans une interview, Vince Staples s'attarde sur l'écriture et plus précisément sur le ton comique de la série. Il souligne qu'aucune blague, dans le texte, n'a été écrite dans le scénario. Ce qui donne ce caractère à la série, ce sont les situations. Situations qu'il décrit comme habituelles. Que ce show ne fait que mettre en exergue la tantôt absurdité de sa vie et celle de ces concitoyens.

C'est simple, parfois hésitant, mais toujours authentique. Peu d'artifice et beaucoup de paix, même dans le chaos. Et ce sentiment est communicatif. Regarde et relativise.

The Vince Staples Show / Développé par Vince Staples / DOP par Alan Gwizdowski / Netflix

3. Le clip

Le son est très cool. C'est avec ce son que j'ai nouvellement accroché à l'artiste d'ailleurs. Le clip, simple et efficace, filmé dans la banlieue du jeune homme (apparement), transpire le mood de l'artiste. Une peu de décalage, des "i hate famous people" shirts, des collègues. Il a y ce caractère un peu cartoon absurde dans un décor de vie qu'on sait dur, avec ces flashs de couleur bleue électrique et une colorimétrie froide mais ensoleillée. Simple et efficace.

Directed by Kid. Studio

4. Tiny Desk

Un Tiny Desk, pour les étrangers de YouTube, c'est un concept proposé par NPR, qui est (selon les doux mots de Wikipédia) le principal réseau de radiodiffusion non commercial et de service public des États-Unis. Super, tu vas me dire, mais qu'est-ce que la radio a à voir avec YouTube ? Et bien il s'avère que cette entreprise a créé une initiative type Colors, bien avant Colors et compagnie. Une performance live, sans retake, sans autotune, ambiance intimiste, petit public, décor unique des bureau de l'entreprise. Le tout filmé et posté sur YouTube. Les artistes sont majoritairement accompagnés de leurs musiciens. Pas de prod déjà enregistrée avec seulement la voix du ou de la chanteur.euse. C'est une performance live complète de 4/5 titres, durant 15/20 minutes. Le projet a commencé en 2008 et compte aujourd'hui plus de 1 000 performances à son actif. Les plus grands sont passés par cette case assez incontournable du monde de la musique (principalement américain). Ce petit exposé sur Tiny Desk c'est bien gentil, mais revenons à notre Vince Staples.

Il a donc, lui aussi, participé à l'émission il y a 3 ans de ça. Contrairement à l'habituel décor de bureau, son live est une Tiny Desk Home, qu'il a filmé dans une superbe pièce d'une villa des collines de LA. La vue est magnifique. Et donne à l'ambiance du live cette chaleur réconfortante. Il est accompagné de Kenny Beats à la basse, Gio "Dutchboi" Ligeon à la guitare , Reske au keys, David Meyers Jr. à la batterie. Du beau monde pour réinterpréter brillamment ces sons rap. Cette version live de 4 de ses morceaux arrondit grandement sa musique, et le génie du principe de Tiny Desk accompagne parfaitement bien la découverte d'un artiste rap comme Vince Staples.

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