Un film qui fait pleurer

Je vais en parler de All Of Us Strangers parce qu'il m'a fait beaucoup d'effet. Mais j'en parle avec la gorge nouée, combattant contre mes larmes qui me montent à l'âme.

Je ne veux plus voir un seul film avec Paul Muscal ni Andrew Scott de toute ma vie. C'est hors de question. Je me suis couchée, je n'arrivais pas à m'enlever les images et la tristesse du film de la tête. Je me suis levée, la moindre pensée à propos du film qui me revenait me tuait de chagrin. Je me suis bien étalée sur le trauma que représente ce film pour moi. Dès à présent, je peux vous parler de l'oeuvre.

Une ambiance douce et colorée

Où regarder ?

Et bien tout simplement ici. C'est le lien du film sur un site de streaming qui fait les films en bonne qualité et VO avec sous-titres optionnels.

C'est l'histoire d'un gars très seul en haut de son grand et vide immeuble londonien où il vit, qui fait la rencontre de son tout aussi seul voisin qui le drague un peu. Tu découvres peu à peu son intimité/ son histoire de façon légère et douce. Si douce. Sa relation avec ses parents, sa relation avec son voisin. J'ai envie d'en dire plus sur cette intrigue mais ne rien savoir des gros points d'intrigue du film te permet de laisser ton cerveau unpack les couches de cette toute cette histoire simple d'apparence.

T'as l'impression que c'est un film de vie sur le quotidien genre 90's. Mais passé la première demi-heure, tu captes que le film a plus à raconter.

L'histoire simple en apparence avance petit à petit au rythme de la vulnérabilité de plus en plus évidente des personnages. Elle prend son temps, et quand tu penses que tu t'es bien installé dans un pattern de récit bien doux, bien confortable, bim, c'est fini. Bienvenue dans la spirale infernale de ta tristesse. Ça y est, 30 minutes de film se sont écoulées et tu as compris de quoi ce film parle. Et là, à chaque échange, chaque scène, le chemin vers le dénouement paraît de plus en plus lourd.

Ce n'est pas l'histoire cataclysmique de l'année. C'est un film pour les sensibles et les cœurs brisés familiaux, les enfants intérieurs seuls et les adultes errants. Si tu n'es pas trigger par les relations parents/enfants complexes, l'amour fragile, l'errance émotionnelle, ne regarde pas se film, tu vas lui trouver aucun intérêt.

Réalisé par Andrew Haigh / Adaptation de Strangers par Taichi Yamada

Le visuel

J'avais vu l'affiche du film dans le métro lorsqu'il était sorti en France, au cinéma. Et franchement, l'affiche du film ne lui rend PAS DU TOUT justice. Wow, dès les premières images post-générique, j'ai compris que j'allais passer un bon moment. La colo est parfaite. Si je fais un film, c'est cette colorimétrie que j'utilise. Les images paraissent inspirées de la chaleur des années 90, comme on les fantasme. Cette colo de film à la pellicule ajustée aux goûts plus froids d'aujourd'hui. La lumière aussi est parfaite. Parfois même exagérée dans cet appartement vu sur une mer de ciel londonien, face au soleil couchant de feu.

Niveau cadrage, rien d'innovant mais rien de médiocre. Les valeurs de plans sont si parfaites pour laisser les personnages s'exprimer si justement et intimement.

Un bonheur pour les yeux et le cœur. Soyons réalistes, le visuel tu l'oublies vite tellement tu pleures et que tu vois flou à cause de tes larmes les 2/3 du film.

Des mots pour vous convaincre... ou vous dissuader

En somme, et en conclusion, si vous n'êtes pas sensible tout court, ce film n'est pas pour vous. Finir All Of Us Strangers sans pleurer n'est pas un exploit, mais un mauvais choix de divertissement. Cette production n'était clairement pas faite pour vous.

À l'inverse, si tu as envie de voir une belle idylle à l'écran et que parler à tes parents à coeur ouvert te manque (si tu l'as même déjà fait un jour...), et que tu as grandi un peu en misfit, ce film est fait pour toi.

Force à toi par contre pour le visionnage.

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